L’hypersensibilité et la recherche de sens
La précocité implique un éveil, un développement cognitif et des aptitudes diverses plus rapide que la moyenne. Elle confère à la personne une certaine forme de maturité intellectuelle par ses capacités de réflexion, d’observation, d’analyse, ou encore de verbalisation. De manière assez générale, on a tendance à associer ce terme à l’intellect de l’enfant et à sa capacité à briller dans le milieu scolaire. Il faut néanmoins prendre en compte le pendant émotionnel de la précocité intellectuelle à savoir « l’hypersensibilité » qui peut parfois générer certains problèmes chez l’adolescent. Bien souvent l’enfant précoce n’est pas forcément « surdoué » pour autant. Il se situe dans la fourchette haute du fameux quotient intellectuel (QI), position qui s’avère parfois inconfortable pour son intégration en milieu scolaire.
Le poids d’un cadre scolaire trop rigide
Il arrive qu’elle se traduise par un fort désintérêt pour l’école, puisque près de la moitié des personnes précoces sont considérées comme étant de « mauvais élèves ». Cette structure censée apprendre la vie leur paraît dépourvue de logique : elle ne répond pas à leurs questions, et les empêche de s’exprimer véritablement. Souvent portées vers les activités artistiques, elles désirent s’émanciper de ce formalisme en suivant leur créativité et leurs propres règles. Elles se voient en marge du processus scolaire ou se sentent trop à l’étroit à l’intérieur de celui-ci. Être hypersensible peut ainsi procurer un sentiment d’étrangeté voire d’aversion vis-à-vis de l’environnement scolaire, qui occupe une très grande place dans la vie des adolescents.
Le souci du rapport aux autres et à soi
Dotées d’une très grande empathie, les personnes précoces éprouvent des émotions très fortes pour les autres (famille, amis …) sans parvenir à s’en dissocier. C’est ainsi qu’elles mènent leur quête de sens à travers notamment leurs relations avec les autres. En perpétuelle recherche de la vérité et de l’authenticité, c’est sans en être conscientes qu’elles analysent leurs pairs afin de les comprendre dans toute leur complexité. Cette observation s’accompagne assez naturellement d’un questionnement de soi et de ses propres principes, ce qui les rend extrêmement sensibles aux attaques extérieures, au regard des autres et rapidement dépendants d’un point de vue affectif. L’adolescent hypersensible, déjà mal à l’aise dans le processus scolaire imposé, voit ses défauts avant ses qualités et se perçoit comme étant imparfait, voire inadapté à cause de ce manque de confiance en lui-même.
La précocité : une immense force à dompter
Les personnes qui peinent à se conformer à la norme se sentent parfois moins acteurs qu’observateurs de ce qui les entoure, ou alors complètement étouffées dans le cadre qui leur est imposé. Et s’il est particulièrement compliqué de s’évader de ce cadre avant l’âge adulte, il existe cependant des moyens de canaliser et d’exprimer sa singularité afin de mieux l’apprécier. Loin d’être un fardeau émotionnel avec lequel il faut simplement apprendre à vivre, l’hypersensibilité se révèle être un véritable potentiel, susceptible d’ouvrir bien des portes à celui ou celle qui la connaît. Analyse, passion et créativité sont tant de qualités, à la fois personnelles et professionnelles, qui permettent de se connaître et de se projeter, et ainsi tracer un chemin propre à son existence et à sa personnalité pour s’épanouir pleinement.
•• Votre adolescent est concerné ? Vous pouvez contacter Corinne Maarek qui vous reçoit à Saint-Maur-des-Fossés.
Crédit photo : Marcos Dias